Nous l’avons tous entendu, et beaucoup d’entre nous l’ont dit : partager, c’est prendre soin ! C’est généralement un rappel que nous faisons aux enfants qui apprennent à partager. Mais depuis quand les adultes ont-ils oublié comment partager ? Il s’avère que le partage fait un retour en force, et pas seulement pour les enfants. À l’ère de l’internet, le partage peut aussi signifier prendre soin de la Terre, et même économiser ou gagner de l’argent par la même occasion. Qu’est-ce que l’économie du partage et comment réduit-elle les déchets ?
Le problème du « mien ».
J’ai entendu des adultes affirmer qu’ils ont dû tellement partager leurs affaires lorsqu’ils étaient enfants qu’ils tiennent à avoir TOUTES leurs propres affaires une fois adultes. C’est un argument valable, mais qui mérite peut-être d’être réexaminé d’un point de vue économique et écologique.
Voici un exemple à considérer. Si vous vivez dans un quartier de banlieue, combien de personnes dans votre rue ont une tondeuse à gazon ? Des coupe-bordures ou des désherbeurs ? Des souffleurs de feuilles ? Même si vous vivez dans un appartement ou une copropriété, combien de laveuses et de sécheuses se trouvent dans votre complexe ? Combien d’équipements de loisirs ne sont utilisés qu’occasionnellement par leurs propriétaires ? Combien de nos affaires restent dans nos maisons et ne sont utilisées qu’une fois par semaine ou occasionnellement, mais « tout le monde » en a une ?
Beaucoup d’entre nous vivent dans des pays développés, ont des revenus de classe moyenne, et veulent simplement la commodité d’avoir leurs propres affaires. Qu’y a-t-il de mal à cela ? Revenons à l’exemple du quartier de banlieue. Une tondeuse autoportée, un coupe-herbe et un souffleur de feuilles neufs coûtent environ 1 600 dollars. S’il y a 10 maisons dans la rue, cela représente 16 000 $ d’équipement de pelouse entre 10 maisons ! Mais plus important encore que le coût économique partagé, pensez au coût environnemental – les matières premières et l’énergie nécessaires à la fabrication et au transport de 10 tondeuses, tailleurs et souffleurs de feuilles, plus les déchets que ces 30 pièces d’équipement créent à la fin de leur vie. Ensuite, pensez au temps qu’ils passent à ne rien faire pendant une semaine typique. Chaque pièce d’équipement est utilisée une heure par semaine, sur les 105 heures de jour que compte la semaine en été.
En fin de compte, la plupart d’entre nous possèdent la plupart des choses non pas pour le plaisir de posséder l’objet lui-même, mais pour avoir accès au service qu’il fournit. Nous ne possédons pas d’aspirateurs parce que nous aimons l’aspect qu’ils ont dans nos placards, mais parce que nous aimons avoir des sols propres. Tous les arguments mis à part, il serait tout à fait logique de posséder moins d’objets si nous avions toujours le même type d’accès au service que les objets fournissent réellement. Et moins de personnes possédant moins d’objets signifie moins de déchets.
Qu’est-ce que l’économie du partage ?
L’économie du partage n’est absolument PAS une nouveauté. Tout au long de l’histoire, les gens ont augmenté l’efficacité des ressources en partageant. En fait, l’individualisme est beaucoup plus récent que le partage dans les valeurs humaines. Mais l’essor d’Internet et la crise mondiale des déchets ont rendu l’économie de partage beaucoup plus accessible et nécessaire au XXIe siècle.
L’économie du partage, au sens large, est un système dans lequel les gens gagnent ou économisent de l’argent en partageant ou en louant des objets plutôt qu’en les achetant et en les possédant. Il existe de plus en plus de façons de procéder, mais voici quelques-unes des plus courantes :
De toi a moi, de manière informelle
Il s’agit du type de partage le plus élémentaire, celui qui consiste à traverser la rue et à demander à emprunter les outils du voisin. Cela se passe généralement entre amis, membres de la famille et voisins qui se connaissent et se font confiance. Parfois, de l’argent est échangé contre l’utilisation de l’objet, mais en général, le prêt est fait de bonne foi, en sachant que la faveur sera rendue en cas de besoin. Certaines familles ou communautés agricoles sont un peu plus organisées, se mettant d’accord sur qui achètera telle pièce d’équipement et qui l’empruntera à tel moment. Mais dans la plupart des cas, le partage informel entre pairs est spontané et non organisé.
De toi a moi, officiellement
C’est ici qu’Internet a vraiment créé des opportunités non conventionnelles de partage et de création d’argent. Dans le partage de toi a moi formel, deux personnes sont connectées – souvent par le biais d’une application – afin qu’une personne puisse utiliser temporairement un produit ou un service offert par l’autre personne. L’une des formes les plus connues est le partage d’espace par le biais d’applications comme Airbnb. Cela permet certainement d’économiser des ressources ainsi que de l’argent. Une autre forme courante est le covoiturage ou l’autopartage. Bien au-delà des célèbres Uber et Lyft, d’autres programmes de covoiturage vous permettent de louer des voitures à des particuliers, de trouver des personnes avec qui faire du covoiturage ou même de louer votre voiture lorsqu’elle n’est pas utilisée. Le marché du partage en ligne ne se limite cependant pas aux voitures. Il existe des sites qui vous permettent de louer des vêtements, des costumes, des accessoires, des outils – loanables.com propose pratiquement tous les articles que vous pouvez imaginer, de la mijoteuse pour 5 dollars par jour au fumoir à viande remorqué pour 220 dollars par jour. L’utilisation de sites web ou d’applications permet une meilleure responsabilisation et facilite la gestion de l’argent, éliminant ainsi certains des principaux obstacles au partage d’objets avec des inconnus.
D’un organisme à but non lucratif à un particulier
Il s’agit d’un autre modèle familier qui fait l’objet d’une plus grande créativité. L’exemple le plus connu est celui des bibliothèques publiques. Saviez-vous qu’aujourd’hui, de nombreuses bibliothèques publiques prêtent également des films, des livres audio et même des supports numériques ? Si vous n’avez pas utilisé votre carte de bibliothèque depuis 10 ans, il est temps de reprendre contact avec votre bibliothèque locale ! En plus des bibliothèques traditionnelles, des centaines de bibliothèques d’outils apparaissent aujourd’hui. Une bibliothèque d’outils est exactement ce que l’on entend par là : un endroit où vous pouvez emprunter des outils ! De nombreuses bibliothèques d’outils disposent d’espaces où vous pouvez utiliser de gros équipements sur place et emprunter des outils plus petits pour les ramener chez vous. Consultez cette carte pour savoir s’il y a une bibliothèque d’outils près de chez vous.
Il existe même des bibliothèques qui prêtent des instruments de musique, des ustensiles de cuisine et des œuvres d’art.
D’entreprise à particulier
Les entreprises qui louent à des particuliers ne correspondent pas nécessairement à la définition de l’économie du partage. Mais c’est un modèle utile pour la réduction des déchets qui mérite d’être mentionné. Les véhicules, les outils et les gros équipements sportifs sont courants. L’agence de location est généralement une tierce partie. Mais il peut être très intéressant pour un fabricant de conserver la propriété de ses équipements et de louer l’utilisation ou le service de ses produits plutôt que de les vendre lui-même. Dans le contexte économique actuel, il est avantageux pour un fabricant que ses produits aient une courte durée de vie. Cela permet au consommateur de revenir pour en acheter un autre. Si les produits sont conçus et fabriqués pour un usage locatif répété, il est avantageux pour le fabricant de rendre le produit aussi durable que possible. Il en résulte une meilleure efficacité des matériaux et moins de déchets.
Conclusion
Alors, que prévoyez-vous d’acheter que vous pourriez partager ? Que possédez-vous déjà que vous pourriez prêter ou louer à quelqu’un d’autre ? Cela ne veut pas dire ne plus jamais rien posséder. La propriété peut être pratique dans de nombreux cas. Et oui, il faut faire preuve de prudence lorsqu’on utilise l’internet pour acheter, vendre et partager avec des inconnus. Rencontrez-vous toujours dans un endroit sûr et suivez les directives du site web ou de l’application pour éviter les escroqueries financières. Il n’est pas difficile de participer à l’économie du partage et de réduire les déchets. Traversez la rue ou téléchargez une application et commencez à partager !
